Lignes de conditionnement : des solutions prêtes à l’emploi grâce aux intégrateurs
publié le vendredi 28 novembre 2025
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Les industriels ayant besoin d’une ligne de conditionnement complète ont la possibilité de solliciter des intégrateurs en mesure d’orchestrer la mise en œuvre de la ligne. Ils sont en relation avec un interlocuteur unique capable d’interfacer au mieux chaque composante dans de courts délais.
« Pour un industriel, avoir affaire à la fois au fournisseur de robots, au fabricant de l’étuyeuse qui équipera sa ligne, et au concepteur du module de dévracage, par exemple, n’est pas aisé. Spécialistes
de l’étuyage, nous avons développé une activité d’intégrateur pour répondre à la demande de nos clients qui souhaitent s’appuyer sur CMAS Packaging comme interlocuteur unique. Grâce à nos partenaires, nous proposons des lignes personnalisées intégrant, en amont de nos étuyeuses, des robots pour du chargement automatique ou des bols vibrants pour du dévracage. En aval, nous pouvons ajouter des solutions de tri pondéral, de vision, de marquage, de collage d’étuis ou de mise en caisse, etc.», explique Marion Denaives, directrice générale de CMAS Packaging.
Pour Emmanuel Vitoux, pdg-fondateur de la société ADV Packaging, «les clients veulent du sur-mesure, des machines qui ne tombent pas en panne, de courts délais d’installation. Avec des solutions techniques éprouvées et qualifiées», ajoutant que «ce n’est pas simple à gérer pour un industriel même s’il dispose d’une équipe dédiée, surtout lors de la phase d’intégration d’équipements qui ne sont pas toujours nativement compatibles, même lorsqu’ils ont été conçus au sein d’un même groupe».
Les défis techniques que doivent relever les intégrateurs sont pluriels, notamment, pour concevoir des lignes pouvant atteindre des cadences de production élevées ou bien pour répondre à des demandes particulières. «Nous concevons actuellement des lignes de conditionnement d’eau en Afrique Subtropicale, explique Emmanuel Vitoux. Il nous a été demandé des installations simples qui ne dépendent pas de systèmes électroniques ou électriques, le site de production étant situé dans une zone climatique où les orages sont extrêmement violents».
Vincent Obin, représentant Eurotech, constructeur de lignes d’ensachage et intégrateur de sous-ensembles, ainsi que la société Semic, spécialiste de la fermeture de sacs, qu’il détient et dirige, considère les intégrateurs comme des maîtres d’œuvre. «Nous devons maîtriser les aspects techniques d’une dizaine de champs de compétences (pesage, convoyage, ensachage, traçabilité, contrôle visuel, banderolage, manutention de palettes, etc.) tout en répondant aux cahiers des charges en termes de cadence et d’encombrement notamment», précise-t-il. «Nous devons avoir une vision globale du besoin de nos clients en intégrant toutes leurs contraintes (implantation, flux, zones tampons, montage, environnement alimentaire, etc.)», complète Christophe Chatelier, directeur commercial de Jyga, concepteur-intégrateur de machines de fin de ligne d’emballage.
Un interlocuteur garant des délais
Au-delà de ces aspects métiers, les intégrateurs doivent réussir à concevoir des lignes adaptées aux budgets de leurs clients industriels. Mais pas seulement. Pour Christophe Chatelier, les délais représentent désormais un élément clé. «Depuis moins de cinq ans, les délais sont un paramètre important, au même titre que le prix. À la recherche de performance de ligne, les clients exigent aussi des temps d’étude et de mise en place les plus courts possibles, afin de pouvoir mettre leurs produits sur le marché très rapidement, avant leurs concurrents», constate le directeur commercial. Une attente à laquelle les intégrateurs essaient de répondre, en chefs d’orchestre, ayant la main sur les projets dans leur globalité. «Interagir avec un interlocuteur unique permet d’accélérer la mise en service des lignes, note Sébastien Nicoules, responsable R&D chez CDA. Composer avec plusieurs personnes, faire discuter tout le monde, mettre les informations techniques à jour afin que chacun dispose du même niveau d’information, etc., demande de l’énergie et du temps. Avec nos machines CDA, nous proposons des lignes de remplissage-bouchage-étiquetage que nous complétons. Grâce à nos partenaires, nous pouvons ainsi fournir des équipements disposant d’une laveuse de contenants en entrée de ligne ou bien dotés de solutions de palettisation. L’intégration et le réglage des machines sont réalisés dans notre usine de Narbonne».
Les intégrateurs assurent à leurs clients la livraison de lignes préalablement testées, dans leur globalité, dans leur atelier. «Garantir la performance d’une ligne complète est possible lorsque nous fournissons tous les maillons – c’est là tout l’enjeu et la valeur ajoutée de notre savoir-faire d’intégrateur», souligne Christophe Chatelier.
«En étant le seul interlocuteur, nous maximisons les chances de réussite des projets qui nous sont confiés, argumente Sébastien Nicoules. De nombreux problèmes d’intégration mécanique ou d’intégration d’automatismes sont évités. Les clients gagnent du temps car il n’y a pas de mauvaise surprise une fois les lignes installées. Sur site, toute modification peut s’avérer longue et fastidieuse».
Au-delà de la prestation technique
Selon Marion Denaives, le conseil prime. «Nous sommes de plus en plus sollicités pour des projets d’intégration, en particulier pour la réalisation de lignes complexes. Les clients recherchent aujourd’hui des solutions clés en main, avec l’attente d’un accompagnement fort. Nous sommes à l’écoute de leurs besoins et travaillons avec eux en étroite collaboration en mode cocréation, détaille-t-elle. Nous ne fournissons pas seulement une machine ou une ligne de conditionnement. Nous offrons un service complet. À titre d’exemple, nous pouvons mettre en relation des clients qui cherchent à passer du plastique au carton avec des partenaires cartonniers et travailler avec eux sur des prototypes d’étuis mécanisables. Cette partie conseil est, selon moi, prépondérante aujourd’hui. Les clients ont besoin d’être rassurés, car une ligne de conditionnement représente d’importants investissements».
Un avis partagé par le pdg d’ADV Packaging. «Auparavant, il suffisait de mettre deux ou trois photocellules entre chaque machine et cela fonctionnait. Aujourd’hui, les équipements communiquent entre eux. L’intégrateur modifie l’écosystème industriel de ses clients avec ces machines communicantes. Pour réussir cela, il faut prendre le temps de comprendre la philosophie industrielle du client. Il s’agit d’un travail plus long que le simple fait de vendre du matériel. Et, mis à part quelques exceptions, notamment dans le domaine de l’alimentation animale, chaque projet est différent, sans copiés-collés», souligne Emmanuel Vitoux.
Vincent Obin, des sociétés Eurotech et Semic, note par ailleurs que les structures opérant dans l’agroalimentaire ont de moins en moins de personnes dédiées à la maintenance technique des machines, sous-traitant de plus en plus cette partie auprès de spécialistes de la maintenance ou des intégrateurs. «Nos clients souhaitent bénéficier d’une garantie, d’un service après-vente et d’une équipe technique réactive et mobile qui peut répondre dans les meilleurs délais en cas de panne», constate-t-il.
Un réseau de partenaires
Pour que l’alchimie entre les différentes fonctions de ligne fonctionne, il faut certes un savoir-faire technique pluridisciplinaire éprouvé de la part des intégrateurs, mais également – au préalable – avoir établi un réseau de fabricants partenaires. Le dialogue entre constructeurs de machines et intégrateurs est essentiel. «Nous sommes fidèles à des fabricants que nous connaissons et qui ont la même culture que nous, en particulier en termes de qualité et de délais. Personnellement, je suis en relation avec des partenaires français et européens en qui j’ai confiance, en mesure d’apporter les informations techniques nécessaires au projet et à notre veille», confie Vincent Obin.
La société Jyga bénéficie d’une notoriété sur ses spécialités qui lui permet d’intéresser des partenaires, selon Christophe Chatelier. «Nous rencontrons également des fabricants sur des salons, précise le directeur commercial. La relation qui s’établit entre nous est presque aussi importante que les compétences techniques de chacun. Jyga organise d’ailleurs chaque année une “Journée Exhibition” afin de mieux faire connaître ses solutions et de mettre en avant ses partenaires».
Sébastien Nicoules indique que CDA peut également faire appel à des constructeurs réputés pour la qualité du matériel requis. «Savoir que nous n’aurons pas de problèmes techniques est un atout», relève-t-il.
«Les demandes d’intégration sont de plus en plus fréquentes et les clients sont prêts à payer un peu plus cher pour cela – même si nous avons souvent des prix intégrateurs qui, au final, n’augmentent pas forcément le coût global. Pour répondre à la demande, nous veillons à étendre notre réseau de partenaires et rester en veille sur les nouveautés technologiques», conclut Christophe Chatelier.