L’ensacheuse verticale qui ensache la simplicité d’utilisation
31 octobre 18 | .Alimentaire | #58 :: rss
Expert reconnu pour ses conformateurs, Col de Cygne a décidé de concevoir et commercialiser ses propres ensacheuses. Un cap stratégique pour l’entreprise.
Créée il y a 20 ans, la société Col de Cygne, située près de Lille, a démarré son activité avec le conformateur qu’elle fabrique de A à Z à partir des plaques de métal (alu et inox). Une pièce «phare» des machines d’emballages, et particulièrement des ensacheuses, estime le dirigeant de la société. Carlos Rodriguez a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de l’emballage.
Progressivement, la société a gagné sa réputation sur deux critères, selon son gérant : qualité et délai. Et c’est avec cette même approche qu’il a décidé de se lancer sur le marché de l’ensacheuse verticale. Un marché très concurrentiel, reconnaît-il. Mais avec plus de 600 industriels clients de ses conformateurs, il a eu le temps d’identifier les défaillances des machines existant sur le marché pour remplacer ce qui ne va pas.
Pour que le client soit 100% satisfait, la recette de Carlos Rodriguez se décline en trois points : qualité, fiabilité et simplicité d’utilisation. «Avec les deux premiers points, j’intègre dans nos ensacheuses les meilleurs composants - en l’occurrence SEW Ucomo pour le moteur, Siemens pour l’automatisme, et pour le pneumatique SMC ou Festo». Concernant la simplicité d’utilisation, «le problème d’une ensacheuse vient le plus souvent du réglage et de la traction du film par les courroies : pour moi, c’est le point le plus sensible d’une ensacheuse». Et le gérant sait de quoi il parle. Avant de créer sa société, il a travaillé pendant plus de 7 ans chez un conditionneur à façon, et depuis 20 ans, il a vu toutes les ensacheuses du marché, et sur nombre d’entre elles il a monté ses conformateurs. Un poste d’observation idéale pour repérer les faiblesses de l’ensacheuse, toutes marques confondues. Pour lui, pas de doute, elles résident dans les courroies de traction.
Carlos Rodriguez s’est alors replongé dans la conception de vieilles machines allemandes qui, elles, avaient adopté la technologie des mâchoires pour tirer le film. «J’ai donc développé une ensacheuse qui remet ce processus au goût du jour». Et en quoi sont-elles meilleures que les courroies ? «L’effort de traction est uniforme. On pince et on tracte le film sur toute sa largueur, répond–t-il, alors qu’avec des courroies, il peut y avoir un déséquilibre du film de gauche à droite. Pour décaler le film, nous avons mis une molette plus facile à régler que de passer par un écran tactile».
Autre caractéristique des ensacheuses de Col de Cygne : la suppression de toutes les options «qui, le plus souvent, ne servent à rien». Ce qui ne veut pas dire que la société n’en proposera pas. Mais elles seront totalement justifiées. Ainsi, pour les soudures, la société qui a adopté la barre thermique peut aussi intégrer - pour un film spécifique en PP, par exemple, une barre de soudure avec jet d’air de refroidissement ou une barre chaude pour film complexe, accouplé, co-extrudé, PP, cellophane. «Nous sommes surtout des concepteurs de machines sur-mesure» insiste Carlos Rodriguez.
Le cœur de gammes des ensacheuses Col de Cygne, représenté par le modèle CC60-2, est d’ores et déjà commercialisé avec une cadence de production de 60 sachets/minute. «Dans 70% des cas, les industriels tournent à moins de 40 cps/min». D’ici l’an prochain, la gamme sera proposée avec trois technologies différentes : une machine simple d’utilisation, une machine de grande cadence et une machine adaptée aux sachets plus complexes de type Quattro seal, avec pour chacune deux formats de sachets proposés : X et XL (voir ci-dessous).
Les ensacheuses, qui sont toutes en inox, ont été testées avec le matériau le plus difficile à formater pour ces machines : le papier, confie C. Rodriguez. Ses machines acceptent donc tous les types de film simples ou complexes. Elles se distinguent également par leur compacité (2 m2 au sol) et leurs portes transparentes. Elles sont destinées aux secteurs de la confiserie, du snack, des produits humides (surgelé, pet food…).
Leur facilité d’utilisation et leur souplesse leur permettent aussi de répondre à un marché en croissance que représente le circuit court pour les maraîchers. Un agriculteur s’est montré intéressé pour emballer ses pommes de terre, un autre ses choux de Bruxelles… Tout comme elles peuvent intéresser un marché, également en croissance, les mini-sachets mono-doses.
Une première machine type Quattro Seal devrait être commercialisée début janvier chez un torréfacteur français. Elle sera mise en ligne avec une machine Col de Cygne qui fabrique et conditionne des dosettes de café, autre activité de la société.
Col de Cygne assure elle-même l’usinage et le fraisage de toutes les pièces qui composent ses conformateurs et désormais ses machines d’ensachage. L’entreprise s’est équipée récemment d’un centre d’usinage à commande numérique 3 axes et de logiciels Top Solid destinés à l’usinage de pièces en 3D (ex : moules de thermoformages, pièces complexes, etc.). Elle dispose également d’une machine à découpe jet d’eau L’entreprise a également fait construire ses 3 tours Ernault de fabrication française qui a permis de leur redonner la capacité d’usiner des pièces avec une précision de 0,001 millimètre.
Cette année, Col de Cygne recrute une dessinateur industriel expérimenté et 2 apprentis ingénieurs de l’ICAM.
Extrait de la revue n° 632 - Octobre 2018. Reproduction interdite sauf accord écrit d'Emballage Digest ou mention du support