Belles perspectives pour l’industrie verrière française
13 septembre 19 | e.bonus | #1502 :: rss
A quelques jours du salon Glassman Europe 2019 qui se tiendra à Lyon, les 17 et 18 septembre prochains, la filière du verre creux française fait le point sur ses perspectives de développement. Et le bilan semble de prime abord plutôt positif.
Avec 19 000 emplois directs, l’Hexagone enregistre un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros pour un tonnage de 4,1 millions par an, se plaçant derrière l’Allemagne et l’Italie sur le marché européen. Fleuron de ce secteur, la région Auvergne-Rhône-Alpes se veut la vitrine de ce savoir-faire, accueillant sept des 26 verreries nationales. Si ces dernières décennies ont vu reculer les capacités de production de l’industrie face à la filière du plastique prédominante, la donne change progressivement dans un contexte de « plastic bashing ».
« Aujourd’hui, les verreries européennes sont toutes saturées. Les investissements reprennent avec la construction de nouvelles installations et l’ouverture de fours, notamment électriques (N.D.L.R : à l’instar d’O-I à Gironcourt-sur-Vraine dans les Vosges à hauteur de 60 M€ ou encore de Verralia à Lagnieu) », note Jean-Luc Logel, président d’IRIS Inspection Machine et président du Phoenix Award Committee.
Une meilleure orientation du marché que Jacques Bordat, président de la Fédération des chambres syndicales de l’industrie du verre explique également par : « une stratégie d’innovation qui a été continue depuis des années : les outils ont gagné en flexibilité et les industriels ont tous travaillé de concert à l’allégement du verre. Dans un contexte d’éco-conception, le matériau suscite à nouveau l’intérêt des marques, comme c’est le cas pour le secteur cosmétique. Force est de constater que le verre s’intègre mieux dans un « « mix produits » que nos clients ne cessent de revisiter pour répondre aux attentes de leurs consommateurs ».
L’industrie agro-alimentaire avec le marché des vins & spiritueux reste le principal consommateur de contenants en verre creux, tiré ces derniers temps par la belle croissance du marché de la bière (+5% par an en volume en 2017 et 2018). Et les relais de croissance ne manquent pas selon la Fédération : « aujourd’hui, le verre pourrait trouver sa place sur le marché dynamique des plats à consommer (avec des bocaux ou des verrines), pour se substituer aux barquettes en PET par exemple ».
Les acteurs de la filière aiment à rappeler que le verre est le seul matériau 100% recyclable à l’infini. Affichant le meilleur taux de recyclage (86 % selon CITEO et 78% selon l’ADEME, selon les méthodes de calcul) grâce à un réseau de 14 centres de traitement du verre répartis sur l’ensemble du territoire français.
« Notre objectif est clairement d’améliorer le taux de collecte du verre qui reste inférieur dans les grandes villes mais également auprès de la restauration collective pour atteindre les 90% d’ici 2025. Des initiatives comme l’installation de 1000 stations Trilib’ va permettre de booster ce taux de collecte et soutenir l’extension des consignes tri d’ici 2022 », explique Jacques Bordat. Si la verrerie de luxe comme celle de la parfumerie n’utilise qu’environ 10% de verre recyclé pour des questions de qualité du verre et d’inclusion, le verre de grande consommation en intègre de 60 à 85%. Un cercle vertueux dont le point faible reste finalement la première production, étape la plus consommatrice en énergie. La transition vers des fours électriques et le passage futur à des énergies décarbonnées (électricité, hydrogène) sont autant de voies que dessinent les industriels pour réduire le bilan carbone du verre. Afin de le rendre encore plus compétitif face au plastique ou au carton.
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