Fruits & légumes : quels emballages alternatifs au plastique ?
30 septembre 21 | Alimentaire | #3416 :: rss
Face à un cadre réglementaire (directive SUP, loi AGEC) – qui cumule les retards et suscite l’embarras face au flou qu’il engendre, les fournisseurs et leurs clients doivent avancer malgré tout et anticiper les changements à venir. Si les barquettes en carton se positionnent comme une alternative majeure au plastique, d’autres solutions arrivent sur le marché.
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC) prévoit que les commerces de détail devront, à compter du 1er janvier 2022, vendre les fruits et légumes frais non transformés sans conditionnement plastique. Cette obligation n'est pas applicable aux fruits et légumes conditionnés par lots de 1,5 kg ou plus, ainsi qu'aux fruits et légumes présentant un risque de détérioration lors de leur vente en vrac dont la liste sera fixée par un décret – encore en attente de publication*. Les organismes professionnels du secteur, comme l’Interfel (Interprofession des fruits et légumes frais), se sont mobilisés pour demander des modifications du projet de décret concernant certains fruits et légumes, et un échéancier plus réaliste afin de trouver des emballages alternatifs adaptés.
Ainsi, pour la vente de légumes nus, banderolés avec une bande de plastique ou de papier enduit d’une couche de plastique, il faudra par exemple envisager une barquette en carton avec une bande en papier autour. Si c’est un légume avec peu de valeur ajoutée, l’équation économique et écologique n’est pas simple.
Banderolage : trouver de nouvelles solutions
ATS Tanner propose des machines pour banderolage adaptées à différents types de banderoles. Depuis deux ans, «on voit une nette augmentation des demandes chez nos clients existants, surtout dans le domaine des fruits. Nous avons aussi beaucoup de demandes de sociétés pas encore équipées mais l’investissement dans la machine reste un frein – notamment parce qu’il reste encore beaucoup d’interrogations en GMS. Les clients ne savent pas vers quelles solutions aller, ils attendent d’avoir tous les détails de la loi AGEC. On tourne un peu en rond», analyse Michael Stadler, directeur commercial pour ATS Tanner France. Pour fermer les barquettes, la société a conçu une bande en 100% papier, épaisse pour assurer sa solidité. De la colle alimentaire est appliquée sur la partie destinée à la soudure. Getra, fournisseur de matériels et de consommables, dont ceux de Bandall, met aussi sur le marché deux nouvelles solutions de banderoles (utilisées conjointement avec des barquettes) compatibles avec la loi AGEC. «Nous proposons un papier scellable, épais (125 gr) pour augmenter sa résistance, non-enduit, avec une languette de colle au niveau de la soudure. Nous lançons également l’Ecomelt, un papier en 90 ou 120 gr avec un point de colle uniquement pour la soudure», détaille Xavier Decaris, responsable de la gamme de mise sous bande chez Getra. Une couche de protection en vernis alimentaire peut être ajoutée sur le papier pour apporter une résistance à l’humidité si besoin. «Pour certains produits, il va falloir trouver de nouvelles solutions. Nous ne proposons pas de bande en papier sur des fruits ou légumes nus car les contraintes sont trop grandes : ils peuvent perdre en diamètre, ou passer sous une douche après banderolage», ajoute Xavier Decaris. La largeur des bandes varie de 28 à 150 mm. «Beaucoup de clients choisissent une bande de 48 mm, qui laisse de la visibilité aux produits, tout en permettant une communication sur quatre faces – au lieu de deux avec une étiquette», remarque-t-il.
* à l'heure de la rédaction de ce dossier.
Extrait de la revue n° 661 - Septembre 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d'Emballage Digest ou mention du support