
Comment sont testés les contenants alimentaires réemployables ?
publié le samedi 31 mai 2025
Le réemploi des emballages, notamment alimentaires, est au centre des préoccupations des fabricants d’emballages mais aussi de l’industrie agroalimentaire, des distributeurs et du consommateur. Est considéré comme réemployé ou réutilisé tout emballage « faisant l’objet d’au moins une deuxième utilisation pour un usage de même nature que celui pour lequel il a été conçu, et dont le réemploi ou la réutilisation est organisé par ou pour le compte du producteur ».
Plusieurs lois définissent des objectifs de réemploi des emballages. En France, la loi AGEC de 2020 vise à augmenter la part des emballages réemployés par rapport aux emballages à usage unique, avec de nouveaux objectifs à atteindre : 5% des emballages réemployés mis sur le marché en France en 2023 et 10% en 2027. La loi imposait aussi, pour 2023, une obligation de remplacer la vaisselle jetable plastique par de la vaisselle réutilisable. En Europe, il a fallu attendre la publication récente du Règlement sur les Emballages et déchets d’emballages (PPWR) pour voir des objectifs de réemploi. Mais ceux-ci sont peu lisibles, à cause des nombreuses exemptions et dérogations. Seulement certaines catégories d’emballages sont visées par des objectifs de réemploi.
En France fin 2023, seulement 2,22% des emballages étaient réemployables, bien loin de l’objectif de 5%.
Le règlement européen 10/2011, sur les plastiques « alimentaires », prévoit des essais de migrations successives de trois cycles uniquement pour les articles à usage répété. L’usure des matériaux dû à leur utilisation (lavage, réchauffage, ouverture/fermeture…) n’est pas prise en compte dans les essais.
A ce jour, il n’existe aucune méthode harmonisée validant le réemploi des emballages.
SGS a travaillé sur un protocole d’essais combinant des essais de relargage chimique et des essais de performance pour prévaloir la détérioration des emballages plastiques. L’idée est de se rapprocher au maximum des conditions d’utilisation réelles des emballages réemployables. En fonction de l’application finale du produit et du type de matériau étudié, de nombreux essais peuvent être envisagés.
Par exemple, si on considère une barquette réemployable en polypropylène utilisée par un consommateur lors de sa pause-déjeuner, il faudra que le contenant réponde à un cahier des charges précis. En effet, celui-ci devra garder ses performances après des cycles de réchauffage au micro-onde, de coups de couteau ou fourchette pendant son utilisation et de lavage au lave-vaisselle. Pour cela, SGS propose un protocole d’essai complet.
A cela, il peut être judicieux d’ajouter des tests mécaniques de compatibilité entre un contenant et son couvercle. Cela permet de vérifier que la matière ne se déforme pas et que l’intégrité du produit reste préservée.
Il est également important de définir le nombre d’utilisations souhaité du produit afin d’ajuster le nombre de cycles de tests nécessaires. En effet, un contenant pourra présenter des propriétés satisfaisantes au bout de 25 cycles mais se détériorer au bout de 30 rotations. Ces essais dits de « performance » sont combinés avec des tests de migration chimique permettant de vérifier l’innocuité de l’emballage vis-à-vis de la santé humaine tout au long du vieillissement du produit.
Dans le cas de bouteilles en verre, l’approche est légèrement différente. En effet, le verre est un matériau fragile et qui présente des risques de casse pendant son transport ou quand il subit des variations de température, lors d’un remplissage à chaud par exemple. Dans ce cas, des campagnes de tests alternant des essais en enceinte de choc thermique et des essais de simulation de transport peuvent être envisagées.
Face aux exigences croissantes en matière de durabilité et aux réglementations de plus en plus strictes, le réemploi des emballages ne peut plus se contenter d’être une option. Il devient une nécessité. Pourtant, garantir la sécurité et la performance des contenants réutilisables exige une évaluation rigoureuse, réaliste et adaptée à chaque usage. C’est dans cette perspective que SGS France s’engage aux côtés des industriels pour proposer des protocoles d’essais complets, alliant performance et sécurité alimentaire. Notre objectif : accompagner l’ensemble des acteurs vers un modèle plus responsable, en assurant la fiabilité des solutions de réemploi à chaque étape de leur cycle de vie.
Parce que l’emballage de demain ne sera pas simplement réutilisable : il devra être testé, sécurisé, et adapté à la réalité d’usage.