
Le QR Code augmenté GS1 est adoubé, reste à l’imprimer !
posted Saturday 31 May 2025
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Le passage du code 1D classique à un code 2D donnant accès à une multitude de données variables va révolutionner le commerce, le marketing consommateurs et la traçabilité des produits. Mais il fixe de nouvelles exigences aux industriels de l’agro-alimentaire (IAA) dans le marquage et l’intégration logicielle.
Véritable «aiguilleur» capable d’amener l’utilisateur à différents niveaux d’information selon son profil (consommateur muni d’un simple smartphone, hôte de caisse, magasinier, service qualité…, le QR Code augmenté GS1* (lire notre éditorial de février dernier) ne fait que commencer à cohabiter avec le code-barres sur certains emballages de la grande distribution. Mais les IAA doivent dès à présent se préparer à l’étape suivante, à savoir le remplacement pur et simple du codage 1D : «c’est vraiment devenu évident à partir du moment où le patron du distributeur américain Walmart, Doug McMillon en personne, a déclaré que les caisses enregistreuses de ses magasins ne sauraient plus lire les codes-barres après 2027, et que ses fournisseurs devraient par conséquent imprimer à la place des codes 2D augmentés», rappelle Christophe Moulin, dirigeant de la filiale commerciale française de Markem-Imaje (groupe Dover).
Une véritable révolution car si la présence de codes matriciels sur les emballages n’est pas une nouveauté en soi, ces codes, lorsqu’ils existaient, renvoyaient tous au même contenu «froid» (informations sur le fabricant, composition, recettes…) pour un produit donné. Étant identiques, ils pouvaient sans inconvénient être imprimés à l’avance, en dehors de la ligne de production, ce qui ne devrait en général pas être le cas pour le QR code augmenté GS1. De fait, l’objectif de ce marquage est «d’encapsuler» non seulement l’identification du produit et les autres informations «statiques», mais aussi toutes les données variables (numéro de lot, numéro de série, date de fabrication, DLC, etc.) qui étaient jusqu’à présent imprimées en ligne, indépendamment du code-barres et de l’éventuel code 2D de première génération. Et à ces données variables essentielles pourront même être ajoutées, selon les cas, certaines données «chaudes» relatives aux paramètres de production par exemple.
Investissements logiciels et matériels
« L’avènement du QR Code augmenté GS1 ouvre des perspectives très intéressantes dans l’alimentaire, ne serait-ce que dans l’organisation des campagnes promotionnelles flash ou des rappels, avec en l’occurrence une détection automatique des produits concernés lors du passage en caisse», met en avant Christophe Moulin. En contrepartie, poursuit-il, cette innovation va exiger des investissements non négligeables : «à l’instar de Carrefour qui a déjà annoncé qu’il entamerait sa bascule courant 2025 avec quelques 2 000 références MDD, les distributeurs vont progressivement s’équiper de caisses et de lecteurs capables de lire ces codes 2D. Dès lors, de façon mécanique, les IAA dans leur ensemble seront de plus en plus fortement incitées à les apposer sur leurs emballages». En pratique, puisque le marquage de ces codes agrémentés de données variables ne sera sans doute, d’une façon générale, plus réalisé dans les ateliers d’impression traditionnels, il le sera sur les lignes de production. Il incombera donc aux industriels de repenser l’intégration de leurs lignes aux systèmes ERP/WMS/MES, et également de s’équiper de matériels ad hoc, notamment d’imprimantes et de caméras en capacité de vérifier la conformité des codes imprimés.