Emballages des médicaments etde produits vendus en pharmacie :une transition environnementale nécessaire

Dans un contexte où la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) fixe des objectifs ambitieux en matière de réduction et de recyclabilité des emballages, le secteur de la santé fait face à un défi de taille : concilier les impératifs de sécurité, de traçabilité et d’information patient avec une démarche environnementale plus vertueuse.

Les emballages de médicaments et de produits vendus en pharmacie et parapharmacie (dispositifs médicaux et des compléments alimentaires) sont souvent perçus comme excessifs mais essentiels à la protection des molécules et à l’information thérapeutique. Ils se trouvent aujourd’hui au cœur d’une transformation nécessaire. Pour éclairer et accompagner cette transition, Adelphe – l’éco-organisme qui agit pour réduire l’impact des emballages des entreprises sur l’environnement – a mené une étude auprès des patients et des pharmaciens, révélant des attentes convergentes et des pistes d’action prometteuses pour le secteur.

Les attentes des patients et des professionnels
Notre étude réalisée avec Action Plus révèle une conscience environnementale partagée : 91% des consommateurs sont favorables à une amélioration de l’impact écologique des emballages pharmaceutiques, tandis que la moitié des pharmaciens jugent également cette évolution indispensable.
Le suremballage constitue le principal point de friction : 80% des personnes interrogées estiment qu’il y a trop de produits suremballés en pharmacie et 83% des pharmaciens considèrent que les boîtes de médicaments sont souvent disproportionnées par rapport à leur contenu. En réponse, 61% des consommateurs plébiscitent des emballages parfaitement ajustés, sans vide superflu.
Les comportements vertueux sont déjà ancrés : 89% des sondés trient leurs emballages vides et 83% sont conscients qu’il faut rapporter les médicaments non utilisés en pharmacie. Cette sensibilisation se traduit également par une ouverture aux alternatives : deux tiers des consommateurs accepteraient de remplacer la notice papier par une version digitale (QR code ou moteur de recherche) et 75% seraient favorables à une notice imprimée directement sur l’emballage.

Réduction de l’impact : responsabilité partagée et solutions innovantes
La dispensation à l’unité émerge comme une piste à envisager, 51% des répondants y voient une solution pour ajuster automatiquement la quantité d’emballage à la juste dose nécessaire.
Pour 87% des répondants, le travail d’éco-conception incombe principalement aux fabricants et laboratoires. Cependant, les pharmaciens reconnaissent leur rôle d’éducateurs au-delà de la délivrance des médicaments : 62% se déclarent prêts à sensibiliser leurs clients aux gestes de tri.

Accompagner nos laboratoires
Face à ces enjeux, nous aidons les entreprises du secteur, en étroite collaboration avec les organisations professionnelles, à se mettre en conformité avec leurs obligations réglementaires et à accélérer la transition de leurs emballages.
Grâce à des diagnostics réalisés sur les sites de production, des formations et guides sectoriels adaptés, les laboratoires sont sensibilisés aux 3R – réduire, réemployer, recycler – et aux leviers d’éco-conception.

Nous menons également des études (R&D) sur des emballages phares du secteur comme le blister pharmaceutique afin d’identifier des solutions pour favoriser sa recyclabilité : un guide vient d’être édité et des financements sont proposés pour accompagner le passage à l’acte.

Enfin, nous favorisons le recyclage des emballages pharmaceutiques grâce au marquage « Info-tri médicament » jugé utile par 84% des patients, ou à la campagne de sensibilisation auprès du grand public « On ne lâche rien » afin de les inciter à trier leurs emballages vides et à ramener les médicaments non utilisés en pharmacie.

Les laboratoires pharmaceutiques doivent faire face à de nombreux défis liés aux spécificités de leur secteur : l’innovation doit se déployer avec discernement, sans compromettre la sécurité des traitements. La transition vers des emballages plus vertueux nécessite une action concertée entre tous les acteurs. Les résultats de l’étude montrent que le terrain est favorable : les attentes sont claires, les comportements évoluent positivement, et les acteurs sont prêts à assumer leurs responsabilités.

*Etude Action Plus réalisée pour Adelphe en avril 2024 auprès de 560 consommateurs et 32 pharmacies ou parapharmacies représentatifs de la population française.