
Etuyeuses : une automatisation nécessaire et délicate
posted Monday 30 June 2025
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Changement de formats aisés, manipulations délicates des produits, IHM conviviales : dans les domaines de la cosmétique et de la pharmacie, la mise en étui doit être rapide, sans complexité pour les opérateurs, et sans dommages pour des produits qui doivent pouvoir faire l’objet d’une traçabilité.
Les étuyeuses mettent en forme des feuilles de carton plat, pré-découpées et pré-imprimées. Les produits à emballer sont ensuite insérés dans les étuis manuellement ou bien à l’aide de systèmes mécaniques ou pneumatiques avant la fermeture de l’étui par encliquetage ou collage. Les machines doivent aujourd’hui être en mesure de traiter des matériaux recyclés ou biodégradables, et s’adapter aisément à divers formats et designs sans compromettre la vitesse ou la qualité du conditionnement. La flexibilité des équipements – permettant des changements de formats simples et rapides – est une exigence forte des acteurs de la cosmétiques. En outre, la connectivité et l’intégration des étuyeuses avec des ERP ainsi que le contrôle qualité sont devenus essentiels pour améliorer les process et gagner en productivité.
Ceci étant rappelé, les fabricants de machine ne cessent de perfectionner leurs équipements pour une mise en étui toujours plus performante en termes de cadence, de qualité et de maintenance optimisées. Avec des interfaces homme machine (IHM) simplifiées pour répondre à la difficulté de recruter du personnel qualifié.
Des équipements simples à utiliser
Selon Quentin Hay, technico-commercial chez Ixapack Global, les machines topload offrent la possibilité de faire des changements de format en moins de cinq minutes sur les versions premium totalement automatisées qu’il commercialise. «Ces machines n’offrent pas une cadence particulièrement rapide (jusqu’à 70 étuis par minute en fonction des produits) mais ont d’importants atouts comme le fait de pouvoir s’adapter à tout type d’étui avec des changements rapides de formats», souligne-t-il. L’étuyeuse Top Load Premiumd’Ixapack Global permet de former des emballages carton micro-compacts, par exemple, à partir de découpes à plat, d’introduire automatiquement les produits à l’aide d’un ou plusieurs robots tripodes (jusqu’à cinq) et de fermer l’étui qui peut être de type Wrap, quatre coins collés ou présentoir. «Pour ces machines, comme pour nos étuyeuses d’entrée de gamme, l’ergonomie prime également. Les outillages – désormais identifiables par un code couleur pour faciliter leur repérage par les opérateurs qui doivent les positionner sur des pointeurs de même couleur – se rangent dans la machine et donnent lieu à des manipulations réduites. Les IHM ont été également pensées pour faciliter l’utilisation des équipements. Un écran de grande dimension affiche une vue 3D de la machine et des LEDs permettent, notamment, de situer les zones en défaut», détaille
Quentin Hay avant d’insister sur le fait qu’Ixapack Global, entreprise familiale, conçoit ses machines avec des compétences internalisées, en France.
Un encombrement réduit
« Les étuyeuses verticales Compact 3, 4 et 5 de UET, que nous représentons, répondent aux besoins des façonniers des industries pharmaceutique et cosmétique à la recherche d’équipements de faible encombrement, indique Jean-François Mériot, gérant de la société ADMC, spécialiste de solutions de contrôle et de conditionnement, partenaire, en France, du fabricant allemand. Ce sont des étuyeuses flexibles, compactes, qui offrent une alternative au conditionnement manuel lorsqu’elles sont semi-automatiques – même si la souplesse du travail humain permet de manipuler simplement des produits qui sont parfois compliqués à manipuler en automatique».
La Compact 5, la plus récente de la gamme, a un encombrement de 1,5 m2 (contre 1 m2 pour les autres étuyeuses d’UET). Elle permet de faire aussi bien des pattes rentrantes que des pattes collées : sur les mêmes machines, peuvent être traités les deux types d’étuis. «Cette possibilité est particulièrement intéressante pour les façonniers car cela leur offre un maximum de souplesse sur le type de fermeture qu’ils peuvent réaliser avec la machine. Si les étuis fermés avec une patte rentrante conviennent à l’industrie cosmétique et la parfumerie, les étuis fermés avec une patte collée répondent au besoin d’inviolabilité de l’industrie pharmaceutique», explique Jean-François Mériot.
Des lignes composées sur-mesure, des préhenseurs délicats
Spécialisée dans les fins de lignes de conditionnement, MG Techfabrique des ensembles sophistiqués destinés à optimiser l’efficacité et la flexibilité de la mise sous étuis de produits dans divers environnements industriels. Son étuyeuse topload, conçue pour répondre aux exigences des environnements de production à haute cadence, peut s’adapter à une large gamme de tailles et de formats d’étuis, y compris les étuis avec une fermeture par collage hot melt ou par patte rentrante avec ou sans verrouillage. L’une de ses caractéristiques majeures est son système d’alimentation automatisé conçu pour la formation correcte de chaque étui et le placement précis de chaque produit, grâce à des capteurs et systèmes de positionnement avancés. «Notre principal atout est d’être capable de composer des étuyeuses sur-mesure, avec des équipements adaptés aux besoins particuliers de nos clients, indique Serge Pitois, responsable produits chez MG Tech. Nous ne répondons que très peu à des projets simples pour lesquels il existe des machines standards. MG Tech construit ses propres robots pour des machines en mesure de mettre en étui des produits complexes qui peuvent avoir du mal à rentrer dans leur boîte, ou des produits multiples à disposer dans le même étui. Avec un étuyage toplad, nous garantissons, à chaque étape, que les produits sont disposés dans le bon étui, dans le bon ordre, dans le bon sens, etc. C’est un paramètre que recherchent nos clients, surtout dans le domaine de la pharmacie. Nous pouvons également ajouter un contrôle caméra si nos clients le souhaitent et sommes attentifs aux besoins de traçabilité des industries pharmaceutique et cosmétique».
À noter : au-delà du robot, le préhenseura une importante capitale. «Aujourd’hui, nous sommes capables de fabriquer ces “mains” sur mesure, de façon à ce qu’elles aient les fonctions attendues. Prenons l’exemple d’un paquet de compresses. Il est généralement plus grand que l’étui. Le préhenseur devra le comprimer dans une certaine dimension pour pouvoir bien l’insérer dans l’étui. Il devra ensuite pouvoir se retirer en laissant le paquet dans l’étui», explique Serge Pitois.
Des lignes complètes
Basée en région parisienne, Citus Kalix – société du groupe international Coesia – se distingue, pour sa part, avec sa gamme d’étuyeuses horizontales EVO. Ces machines ont été conçues pour maximiser l’efficacité industrielle, avec notamment un démontage facile et sans outils des pièces au format réduisant les temps d’arrêt, ainsi qu’une interface utilisateur particulièrement ergonomique. «La KP600 EVO– notre étuyeuse horizontale à mouvements alternatifs la plus compacte – offre une grande flexibilité d’utilisation : elle permet le chargement manuel ou automatique d’articles variés tels que tubes, flacons, rouges à lèvres ou mascaras. Pour simplifier les changements de format, elle intègre sept compteurs motorisés commandés depuis un écran tactile couleur, ce qui permet une prise en main rapide par les opérateurs», explique Filiberto Cacciari, responsable du service client et du marketing chez Citus Kalix.
Autre atout du constructeur : sa collaboration étroite avec ADMV, autre entité française du groupe Coesia, spécialisée dans les solutions robotiques. Cette synergie permet aux deux marques d’agir comme un interlocuteur unique capable de fournir des lignes complètes de production – de l’alimentation au conditionnement final – intégrant des systèmes de préhension adaptés aux exigences du secteur cosmétique et du luxe. «Notre approche “white glove” repose sur une manipulation soignée et précise des produits, garantissant un traitement optimal même pour les étuis aux finitions délicates, comme les vernis sensibles. L’objectif est clair : préserver l’intégrité des produits les plus fragiles et de leur emballage tout au long du process», souligne Filiberto Cacciari.