
Operculeuses : s’adapter aux matériaux tout en restant agiles
posted Tuesday 30 September 2025
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Les industriels de l’agroalimentaire cherchent à limiter leur coût de production grâce à des operculeuses plus productives et polyvalentes. Qu’il s’agisse de machines semi-automatiques ou automatiques adaptées à l’operculage de tout type de matériaux.
« Pour disposer de machines plus simples et limiter le risque d’arrêt, certains de nos clients ont exprimé le souhait de s’équiper d’operculeuses sans retournement de barquettes. Nous avons répondu à cette demande avec la Trave Streamline 1400 monopiste», indique Yannick Le Denmat, directeur de Mondini France. «Le coût global d’utilisation et l’efficience des équipements représentent des paramètres importants pour les industriels qui veulent maîtriser leurs coûts de revient. Nos clients recherchent également des machines simples d’utilisation car ils ont du mal à recruter et à garder des collaborateurs compétents, en production comme en maintenance. Les aspects hygiène et sécurité sont par ailleurs primordiaux. Un rappel produit est la pire publicité que l’on puisse imaginer pour une marque».
«Dans un marché français où l’industrie souffre, la priorité pour nos clients est l’efficacité et la sécurité alimentaire, confirme Thomas Delemarle, président d’Ilpra France. Nos équipements doivent être facilement nettoyables, sans danger pour les opérateurs, intuitifs et performants. Les machines doivent tourner sans s’arrêter. Avec des équipements qui peuvent être connectés pour offrir une maintenance prédictive et curative, même si je note que les industriels français restent frileux sur ces points, peu rassurés par le fait qu’un service étranger rentre dans leurs systèmes informatiques, contrairement aux Anglo-saxons».
Différentes technologies
A chaque pays ses habitudes. Si, selon Thomas Delemarle, les Britanniques préfèrent les technologies de balayage gazeux pour gagner en cadence et en nombre de cycles, les Français ont plutôt recours au vide réinjection ou MAP (Modified Atmosphere Packaging) pour retarder l’oxydation des produits emballés. Les machines de la gamme Ilpra FoodPack peuvent ainsi être configurées avec une pluralité de technologies (MAP, balayage gazeux, scellage simple, film étirable, skin).
Les industriels dédient souvent une machine à une seule technologie mais ils apprécient de pouvoir varier les formats sur une même machine. «Comparé au thermoformage, l’operculage offre une facilité de changement de format à moindre coût ce qui est important lorsque les marchés de nos clients sont volatils, souligne Yannick Le Denmat. Et l’operculage permet d’utiliser une plus large palette de matériaux avec des cadences élevées, comparables aujourd’hui à ce qu’on peut sortir en thermoformage».
Plusieurs dimensions de machines semi-automatiques ou automatiques – qui peuvent fonctionner seules ou en ligne – sont disponibles sur le marché. Destiné aux PME et TPE qui démarrent dans l’operculage de barquettes préformées ou recherchent une machine à faible encombrement, le modèle rotatif Olympia Prode Tecnovac a vu sa productivité doubler. «Tecnovac a été le premier fabricant à sortir un modèle semi-automatique en rotatif pour gagner en cadence», explique Frédéric Chevreteau, directeur commercial chez Sodima France qui distribue, dans l’hexagone, l’ensemble des machines Tecnovac, des semi-automatiques jusqu’aux machines en ligne. «La configuration semi-automatique avec la table rotative et les deux chambres à vide permet de maximiser la production : pendant le cycle de conditionnement, il est possible de décharger et charger la deuxième chambre», poursuit Frédéric Chevreteau.
Chez Ilpra, la FoodPack Speedy Duo est, pour sa part, une operculeuse automatique dotée de deux unités d’operculage indépendantes qui peuvent être activées et contrôlées via un écran tactile pour passer facilement d’un outillage à l’autre et d’un mode à l’autre. L’Ilpra FoodPack Speedy+est, elle, née de la volonté de faire de la FoodPack Speedy une operculeuse en ligne encore plus rapide. Elle bénéficie d’un meilleur transport des contenants grâce à une chaîne à double barres. Une barre pousse la barquette vers la zone d’operculage tandis que l’autre la positionne précisément sur la plaque, évitant tout glissement. Ce mouvement synchronisé et indexé, tout comme les mâchoires, permet d’atteindre des vitesses élevées en maintenant un positionnement précis des contenants. «Nous proposons également des machines InLine (en ligne) pour de meilleures cadences encore, jusqu’à 10 cycles de 10 barquettes minute. Elles représentent une alternative aux machines de thermoformage tout en autorisant la mise en barquette en dehors de la zone de conditionnement», précise Thomas Delemarle.
Avec sa nouveauté dans le domaine de l’operculage, la QX-800, Ishida répond également aux attentes des industriels de l’agroalimentaire souhaitant atteindre de hautes cadences, tout en réduisant les coûts et la place occupée. Grâce à sa technologie de servomoteur, ainsi qu’un outil à sept empreintes (trois de plus que le modèle précédent), cette operculeuse offre jusqu’à 25 cycles par minute pour le scellage seul et 17 cycles par minute pour le conditionnement sous atmosphère modifiée (MAP) permettant de sceller jusqu’à 175 barquettes par minute.
La Trave Streamline 1400 monopiste de Mondini est aussi adaptée aux gros volumes, pour des applications volaille, viandes rouges ou traiteur qui représentent d’importants marchés pour l’operculage. «Nous proposons par ailleurs d’autres équipements dont la Trave Sinfonia qui fonctionne avec des galets magnétiques qui offrent un positionnement très précis au niveau du chargement des barquettes avant de les diriger vers un outil de scellage lui aussi complètement différent d’un outil standard. Initialement vendue pour des applications non alimentaires, elle a aujourd’hui vocation à séduire les acteurs de l’agroalimentaire», révèle Yannick Le Denmat. Parmi ses atouts : la possibilité d’intégrer des outils plus longs que la Streamline tout en étant modulaire.
S’adapter aux consommables
« Les operculeuses ont techniquement peu évolué ces dernières années. Les évolutions récentes concernent plus les consommables, barquettes et films. Aujourd’hui, une même DLC peut être obtenue avec des films moins épais et plus résistants, par exemple. Le skin s’est par ailleurs développé», constate Frédéric Chevreteau.
Barquettes et films doivent désormais répondre à des exigences de recyclabilité. «Nos clients échangent avec les fournisseurs d’emballages pour choisir ce qui leur convient le mieux. Nous devons, nous, faire évoluer nos machines mais n’avons pas de difficultés à ce jour à utiliser des emballages recyclables. Une barquette mono-matériau de type PP ou APET, rigide et très fine pourra juste nécessiter l’ajout de joints spéciaux. Les operculeuses sont en mesure de s’adapter à tous les contenants et films, moyennant quelques réglages», argumente Thomas Delemarle. «Certains industriels souhaitent également travailler en zéro déchet avec un opercule dimensionné à la taille de la barquette, soudé directement, sans déchet à récupérer sur la machine. C’est l’un des points forts de nos machines», relève Yannick Le Denmat.
Pour un changement aisé de format de barquettes, Mondini propose aussi One4All, une conception d’outillage qui offre aux entreprises la possibilité d’être agiles. Les PME travaillant actuellement en MAP peuvent, avec cet outil, finalement opter pour le Skin sans investissement majeur. Seule la partie inférieure d’outillage est à changer. Un simple changement de plaque sur l’outil de base et les bras pousseurs suffit pour pouvoir traiter alternativement les barquettes Slimfresh, Paperseal et skin sous vide avec réduction d’épaisseur, dans une démarche environnementale, notamment.
Automatiser pour gagner en productivité
L’automatisation est bien sûr au rendez-vous. Pour les machines Tecnovac vendues en France, Sodima intègre les périphériques nécessaires à la mise à disposition de lignes complètes. À son actif, par exemple, l’intégration de dépileurs : les barquettes sont dépilées automatiquement sur un pont de chargement – sur lequel sont disposés les systèmes de pesage, dosage, comptage, etc. – avant d’être operculées, avec ou sans modification d’atmosphère, et éventuellement couverclées, puis étiquetées et contrôlées. Chez Mondini, le nouveau système de vision Neural, fait appel à l’intelligence artificielle pour garantir un contrôle qualité automatisé sans opérateur.
Avec sa gamme Fill Seal, Ilpra propose des machines compactes en mesure de doser et sceller tout type de petits contenants, quelles que soient leur matière première et leur forme. Un carrousel permet de procéder en plusieurs étapes automatisées : prise du pot, dépose du produit dans le pot, mise sous gaz, operculage, etc. Un opercule prédécoupé peut être apposé ou réalisé à partir d’une bobine.