
Les films pour sachets, à la fois durables et performants
publié le mardi 30 septembre 2025
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Réduire la quantité de matériaux tout en améliorant leurs performances : c’est le défi que doivent relever les fabricants de films pour l’alimentaire. Emballage Digest réalise un tour d’horizon des dernières évolutions et nouveautés.
La majorité des travaux des fabricants de films porte sur le mono-matériau, dans le but d’améliorer le recyclage. Le groupe RKW a, par exemple, élargi sa gamme de films RKW Horizon®, fabriqués via la technologie MDO. Ces films MDO-PE acquièrent des propriétés spécifiques grâce à l’étirage. Ils peuvent être utilisés pour une grande variété de formats d’emballage : sachets stand-up, à soufflets latéraux, flow packs, sachets plats, ainsi que pour des films operculables. Ils conviennent à l’emballage d’une large gamme de produits : des confiseries et snacks, du café et thé, ou encore des produits surgelés. Pour élargir le champ des applications, la gamme compte désormais également des films MDO-PE avec barrière intégrée EVOH. «Avec ces nouveaux films, nos clients peuvent utiliser des films de scellage Low-SIT spécifiques, puisque la barrière est déjà intégrée dans le support d’impression», explique Konrad Noniewicz, directeur Ingénierie Applications et R&D de RKW. Associé à un film de scellage en PE, l’emballage est ainsi monomatière.
Dans le cadre de sa mission «No Waste», Coveris a lancé une solution d’emballage mono-matériau pour les tortillas, en PE ou en PP. L’emballage en film MonoFlex Thermoformremplace les substrats de thermoformage en matériaux mixtes non recyclables, tout en conservant une longue durée de conservation. Cette nouveauté résulte d’une collaboration avec un fabricant d’emballages pour tortillas, qui cherchait une alternative plus durable à la structure PA / PE précédemment utilisée. Le principal défi consistait à identifier un matériau recyclable tout en garantissant une durée de conservation minimale de six mois pour des tortillas contenant peu de conservateurs. Coveris a, par ailleurs, développé une solution durable pour le fromage en bloc : PolyFlex sera lancé cette année. La structure en polyoléfine de PolyFlex remplace les complexes traditionnels à base de nylon, utilisés jusqu’ici pour le fromage en bloc mais parmi les matériaux les plus difficiles à recycler. Cette nouvelle solution assure une protection haute barrière, garantissant une durée de conservation minimale de 120 jours selon la société.
Focus sur les applications spécifiques
Certaines applications nécessitent des films spéciaux. Innovia Films, producteur de films BOPP, vient de lancer une solution spécialement conçue pour répondre aux besoins des emballages flow-pack de glaces. Ce nouveau film OPP coextrudé blanc brillant, ultra-basse densité, est doté d’une large plage de scellage thermique, et montre une grande résistance à la perforation. La société a dû apporter des modifications importantes à ses lignes d’extrusion pour pouvoir produire ce grade spécifique. Autre nouveauté spécifique chez Amcor cette fois : le sac rétractable Perflex® (non barrière) avec poignée intégrée, développé pour emballer une poitrine de dinde de la marque Butterball. Traditionnellement, l’emballage à destination des grosses volailles nécessite un filet autour du produit afin de créer une poignée de transport solide. Supprimer ce matériau supplémentaire rend l’emballage à la fois plus pratique et plus durable. Le groupe estime en effet que, comparé au sac filet classique pour poitrine de dinde, le sac à poignée Amcor Perflex®permet une réduction de 22% de l’empreinte carbone, de 23% de la demande en énergie primaire non renouvelable, et de 22% de la consommation d’eau. Cette nouvelle solution élimine en outre le processus manuel de mise sous filet. Le sac est par ailleurs résistant à la perforation, aux frottements, et peut être doté de l’option EZ Tear pour une ouverture propre et sûre des produits de volaille.
Coatings et encres apportent une plus-value aux films
Améliorer les films passe également parfois par l’ajout de revêtement. Hubergroup a mis au point le vernis Gecko 2-Component
qui augmente la résistance thermique des films BOPE (d’une épaisseur de 29 microns) de 120°C à 160°C. Les films BOPE (PE bi-orienté) sont réputés pour leur recyclabilité, mais leur faible résistance à la chaleur a jusqu’ici freiné leur adoption à plus grande échelle dans l’industrie. Améliorer leur résistance thermique ouvre la voie à de nouvelles possibilités de transformation et d’applications – en sachets, notamment – en les rendant plus polyvalents et plus rapides à transformer. Ce vernis élargit la fenêtre de traitement et réduit le risque d’adhérence aux barres de soudure. Des températures de scellage plus élevées permettent aussi d’augmenter les cadences sur les machines. Le vernis Gecko, à base d’éthanol, est en outre sans nitrocellulose (NC) – en anticipation des futures réglementations. C’est également la démarche du groupe Siegwerk, qui a mis au point de nouvelles encres sans nitrocellulose à destination des emballages souples. Cette gamme est en effet spécialement conçue pour l’impression en surface sur des emballages en PE et PP, et est adaptée à l’impression en flexographie et en héliogravure. Les encres à base de nitrocellulose sont largement utilisées dans ces deux procédés d’impression pour certaines de leurs qualités (séchage rapide, forte adhésion à de nombreuses surfaces…) mais elles posent un problème en recyclage. La faible stabilité thermique de la NC peut en effet entraîner des odeurs désagréables, une décoloration et une baisse de la résistance mécanique du matériau recyclé. Les nouvelles encres proposées par Siegwerk sont fabriquées à base de polyuréthane : elles peuvent constituer une alternative aux solutions avec NC pour produire des emballages souples recyclables tout en offrant des performances comparables dans les applications de contre-collage et de surface.