Thermoformeuses : une complexité technique croissante sans compromis sur la facilité d’usage

Au-delà de la flexibilité dans le changement de format, qui demeure une attente forte des industriels, les acteurs de l’agroalimentaire souhaitent acquérir des thermoformeuses simples d’utilisation, qui offrent la possibilité d’intégrer une diversité de films notamment mono-matériaux, et de faible encombrement. Les constructeurs de machines s’adaptent jusqu’à proposer des thermoformeuses « intelligentes ».

C’est ainsi le cas avec les thermoformeuses de la série Fde Sealpac, dévoilées en avant-première mondiale, début mai 2025 à l’occasion du salon IFFA, analysent en permanence leurs propres processus, de façon autonome. Elles régulent automatiquement la consommation d’énergie, détectent les besoins de maintenance et optimisent leurs performances de manière algorithmique grâce au système iMode développé par Sealpac. Des fonctions telles que l’alignement automatique du film et la correction automatique de la tension de la chaîne garantissent une fiabilité maximale du processus et réduisent au minimum le besoin d’intervention manuelle.

Des machines complexes
« Des contrôles continus des tensions de chaîne permettent d’éviter tous les risques de décalage des chaînes de gauche et de droite sur les machines, de façon à obtenir des tensions parfaites à tout moment et donc une durabilité exemplaire, précise Thomas François, directeur commercial de Sealpac France. L’intelligence se décline à différents niveaux et reprend les mêmes codes que ceux des machines d’operculage série Amax. Sont intégrées à la série F, les mêmes interfaces, les mêmes contrôles d’automatismes».

La RX 4.0de Multivac s’adresse également à des industriels exigeants. La thermoformeuse haut de gamme est équipée d’un système de capteurs complet qui a été perfectionné au regard de ce qui était proposé sur la génération précédente de machines. Grâce à des circuits de commande fermés, le Multi Sensor Control de Multivac saisit en permanence les paramètres de processus importants, tels que ceux relatifs au formage et au scellage. Cela permet à la RX 4.0 d’optimiser continuellement les temps de processus, par exemple en chevauchant certains process, en les exécutant en parallèle ou en les démarrant plus tôt. «Cette machine dite “intelligente” est par ailleurs en mesure de s’autodiagnostiquer et de commander elle-même les pièces à changer. Nous proposons des machines de plus en plus complexes mais aussi de plus en plus simples à utiliser pour les opérateurs», notent Gilles Adam, directeur technique expert en thermoformeuses, et Romain Collard, responsable national des ventes Food chez Multivac. «La facilité d’utilisation et la fiabilité des machines malgré les changements de formats sont des demandes significatives de nos clients».

Des process simplifiés
Si la flexibilité des machines reste la priorité numéro un des donneurs d’ordre, avec des changements de formats qui doivent être de plus en plus aisés et rapides, cette demande du marché a pour corollaire un besoin de simplification au niveau de la conduite des équipements d’autant plus prégnant que les entreprises ont du mal à recruter des opérateurs qualifiés. La gamme Variovacproposée, en France, par le Groupe JV est ainsi décrite comme «intuitive, rapide et fiable». «L’ensemble de nos clients a des attentes en termes de simplicité dans le mode de fonctionnement des machines, de manière à pouvoir travailler avec des opérateurs non qualifiés pour la conduite des lignes de production», indique Stéphane Peslier, responsable Département Emballage de Groupe JV, concessionnaire exclusif, en France et dans les pays du Maghreb, des thermoformeuses Variovac. De la maintenance – de manière à réduire les coûts d’entretien et les temps d’arrêt – à la conduite de la machine, tout est simplifié. «Deux boutons suffisent à l’opérateur pour utiliser nos thermoformeuses. L’interface de commande est par ailleurs claire et guide les utilisateurs, par exemple en cas d’arrêt machine», spécifie Stéphane Peslier.
Et Thomas François chez Sealpac de souligner : «conçues pour offrir une prise en main intuitive, même dans un contexte de fort turnover des opérateurs, la fiabilité et la facilité de maintenance de nos machines reposent sur une architecture épurée, réduisant drastiquement le nombre de capteurs et de composants. Less is more! En outre, les opérateurs n’ont pas besoin de connaître la technologie pour pouvoir régler une cadence, par exemple. Il leur suffit de demander une cadence à la machine. Grâce à l’iMode c’est à la machine de régler tous les mouvements pour obtenir la cadence souhaitée».

Des interfaces plus intuitives
À l’ère des smartphones, les écrans sont d’ailleurs devenus tactiles et les instructions visuelles. Mecapack a modernisé l’interface homme-machine (IHM) pour la rendre «simple, ludique et intuitive, facilitant la prise en main grâce à l’intégration de tutoriels vidéo embarqués». Lancée à l’occasion du CFIA 2024, la nouvelle gamme FS Série 10du fabricant se distingue par des améliorations notables en termes d’hygiène, d’ergonomie et de maintenance. Le design a été entièrement repensé pour faciliter l’accès aux composants, simplifier le nettoyage et optimiser l’expérience utilisateur via une IHM conviviale, pensée pour les opérateurs. «Elle bénéficie du système breveté PackErgoqui permet à un utilisateur d’accéder au cœur de l’outillage en moins de trois secondes, sans outil, sans effort, sans démontage, et sans avoir à se pencher. Ce dispositif unique sur le marché permet un changement de format ou une inspection visuelle de manière ultra-rapide et sécurisée, optimisant ainsi l’efficacité des lignes de production», explique-t-on chez Mecapack.

Des films plus écoresponsables
« L’attente du marché, aujourd’hui, est également de pouvoir utiliser tout type de films d’emballage, que ce soit des mono-matériaux, recyclables, ou des films base papier carton. En ce qui nous concerne, nos gammes Optimus et Primus sont en mesure de pouvoir passer tous ces films», précise Stéphane Peslier.
«Conscients des enjeux environnementaux actuels, nous avons développé des machines capables de travailler avec tous les nouveaux films et matériaux durables, tels que les films mono-matériaux, les matériaux recyclables ou biosourcés, les structures à base de carton, abonde-t-on chez Mecapack. L’adoption de films plus respectueux de l’environnement est à la fois une demande croissante de nos clients et une démarche proactive de la société. Nos machines, comme celles de la série FS Série 10, ont été conçues pour s’adapter à ces évolutions. Cela nécessite des légers ajustements techniques qui permettent à nos thermoformeuses de traiter une plus grande diversité de matériaux tout en garantissant performance et fiabilité».
Gilles Adam et Romain Collard précisent : «nous adaptons nos machines aux contraintes induites par les nouveaux matériaux ainsi que par la baisse des épaisseurs de films. Nous veillons à ce que le thermoformage soit toujours aussi performant, qu’il protège bien le produit et qu’il permette une ouverture facile de l’emballage. Les changements de matériaux jouent sur les temps de chauffe et de refroidissement, les systèmes de formage, le traitement des plaques ou la manipulation du film. Les temps de cycles peuvent être également impactés».

Economie d’énergie et compacité
Cherchant à être plus vertueux vis-à-vis des contraintes environnementales, les fabricants de machines planchent également sur la consommation énergétique de leurs machines. Lors de la conception de la série F, l’efficacité énergétique était une priorité pour Sealpac. «Aujourd’hui, l’optimisation des processus de chauffage et de refroidissement réduisent considérablement la consommation d’énergie, sans compromis sur la qualité ou le rendement», indique-t-on au sein de l’entreprise.

Aux côtés des thermoformeuses dédiées aux gros volumes, une large palette de références permettent de répondre à tous les besoins. Les constructeurs de machines étoffent leurs gammes notamment avec des thermoformeuses compactes répondant aux attentes des industriels en termes d’encombrement. La série FS Série 10 de Mecapack comprend ainsi un modèle dit “compact” conçu pour les petites productions. Cette version conserve toutes les performances de la série tout en proposant une empreinte au sol optimisée.
«De manière générale, la surface au sol disponible est un paramètre que nous analysons pour répondre aux demandes de nos clients, insistent Gilles Adam et Romain Collard. Les usines ne sont pas de plus en plus grandes. En revanche, les machines, oui, pour offrir une meilleure sécurité. Les carters peuvent être plus longs pour répondre aux nouvelles normes, ce qui induit un allongement des machines. Nous essayons de prendre cela en compte pour garder la même compacité tout en garantissant les mêmes capacités de production et un niveau de sécurité qui répond aux normes en vigueur».
Les machines d’entrée de gamme, de faibles capacités, répondent aussi à des attentes en se positionnant en alternatives aux machines sous vide à cloche. «Variovac a présenté au dernier salon IFFA son nouveau modèle Maximus, une machine très compacte de 2,20 mètres de long pour 650 millimètres de large. Cette thermoformeuse, destinée aux ateliers où la place est très restreinte, permet de travailler au maximum à six cycles par minute. Elle occupe la même place qu’une double cloche, avec une meilleure productivité», se félicite Stéphane Peslier.

La plus petite thermoformeuse proposée par Multivac répond à ce même souhait de permettre aux utilisateurs de gagner en productivité. «Les machines à cloche sont encore très usitées chez les petits faiseurs. En leur proposant la R085, nous accompagnons nos clients vers l’automatisation», relèvent Gilles Adam et Romain Collard.