
L’étiquetage confirme son virage écologique
publié le mercredi 30 avril 2025
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Les applicateurs électriques s’imposent au sein des catalogues tandis que des solutions émergent pour mieux récupérer et valoriser la glassine.
« Électrique ET linerless : d’ici quelques années, tel sera le combo gagnant de l’étiquetage !», prédit Michel Robert, directeur commercial de Weber Marking Systems France. Sa société n’en est d’ailleurs pas très loin, affirme-t-il. Sans doute y a-t-il encore certains travaux à mener sur le volet «zéro glassine» de la combinaison, ce fabricant ne disposant pour l’instant que d’une «petite» machine linerless, la Legi-Eco 2100, basée sur une imprimante Sato CL4NX Plus et disposant de bobines de 250 mm de diamètre. En revanche, Weber Marking Systems a bel et bien relevé le défi du 100% électrique : «Autour de la Legi-Electric 4050E, c’est désormais toute une gamme de solutions d’étiquetage à base de ventilateurs – sans aucune alimentation pneumatique – qui enrichit notre catalogue», se félicite le directeur commercial. Des systèmes capables de poser aussi bien en «dynamique» (carton en mouvement), avec la capacité de gérer différents formats au moyen d’un détecteur de hauteur de colis, qu’en «statique», et cela même sur des surfaces non parfaitement planes grâce à des applicateurs spécifiques. Selon notre interlocuteur, les avantages du 100% électrique suscitent un réel intérêt au sein de la clientèle : «d’abord en raison des gains économiques liés à l’absence de consommation d’air, mais aussi dans la perspective de travailler plus vite (jusqu’à 60 étiquettes/minute) dans des conditions de sécurité telles qu’il n’est pas nécessaire de mettre en place les dispositifs de protection des opérateurs qui s’imposeraient avec les applicateurs pneumatiques».
Étiquettes de toutes tailles
Parmi les problèmes qu’il a fallu résoudre pour lancer cette gamme, Michel Robert met en avant celui qui se posait pour les petites étiquettes lorsque leur taille ne garantissait plus le minimum de portance requis dans le flux d’air des ventilateurs : «s’agissant des déposes à l’arrêt, nous avons contourné cette difficulté grâce à une platine spéciale qui concentre le flux de manière à retrouver l’équilibre voulu, même pour de très petites étiquettes». Bien entendu, un autre problème se posait également pour les très grandes étiquettes, celui-ci ayant néanmoins été plus facile à résoudre puisqu’il a en l’occurrence suffi de multiplier le nombre de ventilateurs : «nous pouvons aller jusqu’au format A4», assure le directeur commercial, qui ajoute que cette gamme sera dévoilée dans ses moindres détails lors du salon Prod&Pack en novembre prochain. Un événement qui sera également l’occasion de promouvoir le savoir-faire du fabricant français BR Systèmes dont Weber Marking Systems France a récemment finalisé l’acquisition. «En rejoignant notre entreprise, l’usine BR Systèmes de Soual (Tarn) nous apporte un véritable complément d’offre non seulement pour les lignes d’étiquetage complètes mais aussi pour les solutions d’étiquetage sur-mesure, notamment celles à forte composante robotique», se réjouit Michel Robert.
Changements de formats illimités
Implanté à Villebon-sur-Yvette (Essonne), où sont regroupés la production des machines, celle des consommables ainsi que les développements logiciels, Barcodis fait lui aussi partie des fabricants les plus en pointe dans la robotisation des systèmes d’étiquetage. «Le meilleur exemple que nous puissions donner est l’Etirobot, commercialisé depuis la fin de l’année dernière. Il s’agit d’un système d’impression/pose automatique équipé d’un bras robotisé six axes capable de prendre des étiquettes de plusieurs formats et/ou de différentes matières sur plusieurs imprimantes (y compris couleurs) afin les poser sur n’importe quelle face d’un emballage», résume Arnaud Fessard, directeur associé de la société. Le nec plus ultra des changements de formats en quelque sorte, adapté aussi bien aux petites séries qu’aux grandes grâce à une cadence pouvant dans certains cas aller jusqu’à 30/35 coups/minute. «D’une façon générale, cette solution hyper-flexible va intéresser les clients qui doivent souvent personnaliser leur étiquetage (taille, couleur, nombre d’étiquettes) en fonction du contexte commercial ou réglementaire», indique Arnaud Fessard.
Interfaces de communication 4.0
Depuis l’année dernière, Barcodis a également élargi sa palette de systèmes d’impression-pose «classiques» avec une nouvelle famille de dispositifs 100% électriques. Outre l’absence d’alimentation pneumatique, cette famille référencée ETI3200 AE(comme Applicateur Électrique) se caractérise par une cadence maximale de 50 coups/minute avec une précision de pose (sur cartons, barquettes ou fardeaux de dimensions fixes ou variables) de +/- 1 mm pour des tailles d’étiquettes comprises entre 30 mm x 30 mm et 180 mm x 300 mm. «Toutes ces machines sont équipées de blocs d’impression de marques Zebra ou Sato et d’une nouvelle carte électronique qui permet une communication standardisée des données opérationnelles en temps réel afin de faciliter leur intégration dans l’usine du futur», insiste le directeur associé de Barcodis. En ce qui concerne la course de l’applicateur, trois valeurs sont proposées : 250 mm, 400 mm ou 600 mm. Autres options possibles : un contrôle de la lisibilité des codes à barres, une cartérisation partielle ou totale, ou encore l’installation d’un pied/support fixe ou réglable.
Désétiquetage
Si les étiqueteuses électriques marquent a priori un progrès sur le plan énergétique et écologique, elles ne règlent hélas pas – pour l’instant du moins – la problématique des déchets d’étiquetage. «Pour le recyclage de la glassine, nous avons noué des partenariats, en particulier avec Soprema qui se propose de transformer cette matière en isolant thermique pour le BTP», précise Arnaud Fessard. C’est aussi ce que fait le constructeur narbonnais CDA, mais ce dernier se distingue par la mise au point d’une désétiqueteuse qu’il présente comme un matériel à ce jour unique sur le marché. «Outre la glassine devenue inutile sitôt que les étiquettes adhésives en ont été retirées pour être collées sur un objet, il faut prendre en compte celle qui supporte toujours des étiquettes, mais dans des bobines dont les propriétaires aimeraient en réalité se défaire. Soit parce que le texte des étiquettes a
dû changer à la suite d’une nouvelle réglementation, d’une erreur ou d’un changement de recette, soit parce qu’il n’y a plus de produits à étiqueter – cas d’un millésime de vin dont le producteur a par exemple surestimé la récolte –, soit encore pour éviter les risques de fraude», argumente Ninon Delrieu, responsable marketing de l’entreprise. Et d’expliquer que c’est à la demande de ses clients que CDA a finalement développé cette machine baptisée Daisy. «Grâce à une plaque de décollage spéciale, le principe consiste à séparer les étiquettes (jusqu’à 60 mètres/minute) de leur support afin de former deux rouleaux compacts distincts : l’un qui ne contient que de la glassine, l’autre constitué d’étiquettes collées les unes sur les autres autour d’un mandrin fait de la même matière». Ainsi séparés, ces deux déchets sont en effet plus facilement valorisables et il en coûte moins de 3 000 euros pour la machine hors options (cartérisation, systèmes de comptage, etc.).