
Transformer les déchets plastiques en paracétamol
publié le dimanche 31 août 2025
La production de paracétamol pourrait bientôt connaitre un nouveau tournant. Une bactérie serait capable de transformer les déchets plastiques du quotidien en analgésique, révèle une étude menée par l’Université d’Edimbourg.
Le procédé mis au point ne produit pratiquement aucune émission de carbone et serait donc plus durable que la production actuelle du médicament, affirment les chercheurs. En effet, le paracétamol est traditionnellement fabriqué à partir de réserves de combustibles fossiles, notamment de pétrole brut. Cette avancée répond au besoin urgent de recycler le PET, résine la plus communément utilisée dans les biens de consommation.
Pour y remédier, une équipe de scientifiques du laboratoire Wallace de l’Université d’Édimbourg a utilisé la bactérie E. coli génétiquement reprogrammée pour transformer une molécule dérivée du PET connue sous le nom d’acide téréphtalique en ingrédient actif du paracétamol. Les chercheurs ont utilisé un processus de fermentation, similaire à celui utilisé dans le brassage de la bière, pour accélérer la conversion des déchets PET industriels en paracétamol en moins de 24 heures. La nouvelle technique a été réalisée à température ambiante et n’a généré pratiquement aucune émission de carbone, prouvant que le paracétamol peut être produit de manière durable. D’autres développements sont nécessaires avant qu’il puisse être produit à des niveaux commerciaux, indique l’équipe. Environ 90% du produit fabriqué à partir de la réaction de l’acide téréphtalique avec E. coli génétiquement reprogrammé était du paracétamol.
La recherche, publiée dans Nature Chemistry, a été financée par une bourse EPSRC CASE et la société biopharmaceutique AstraZeneca, soutenue par Edinburgh Innovations (EI), le service de commercialisation de l’Université.